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Prenez le cas des abeilles et leurs ruches. Les abeilles sont organisées pour assurer une cohérence en termes de productivité, de croissance, et de prévention des risques.

• Les abeilles savent, par exemple, que leur ruche ne doit pas être trop volumineuse. Si c’est le cas, elle devient inefficace : elles se divisent donc en plusieurs ruches, ce qui permet également de répartir les risques. Le secteur financier devrait s’inspirer des abeilles !

• Les abeilles sont sous pression : produire du pollen avec des objectifs trimestriel de collecte de nectar. La ruche est redevable sur le long terme. En effet, les ruches semblent « sous-performer » à certains périodes parce qu’il est inutile de collecter davantage. La ruche n’est pas conçue pour maximiser les rendements toute l’année, elle est conçue pour prévenir les périodes de fêtes et d’éventuelles famines. Certains secteurs industriels (automobiles,..) devraient s’inspirer des abeilles !

• Les abeilles prennent des décisions, suite à l’analyse d’indices locaux. Pas de système centralisé de prise de décision dans une ruche, mais un système de délégation de l’autorité, afin de pouvoir décider rapidement. Certaines administrations devraient s’inspirer des abeilles !

• Les abeilles utilisent une technique similaire à celle de Delphi pour la gestion des risques. Elles assemblent plusieurs options possibles pour traiter le risque, les présentent à la communauté qui vote de manière individuelle, jusqu’à ce que le quorum soit atteint. Ainsi, comme le souligna le marquis de Condorcet (sagesse collective), les décisions sont prises sans parti pris, à condition, toutefois, qu’un espace de solutions soit bien échantillonné. Nos décideurs devraient s’inspirer des abeilles !

• Les abeilles ont un système de gestion des compétences individuelles, basé sur le développement de carrière. Avant d’être envoyées, seules, sur le terrain, les abeilles novices sont formées. Ainsi, les butineuses novices sont accompagnées par des abeilles plus expérimentées qui leur apprennent comment se déplacer entre les fleurs, comment se défendre, etc. Toutes nos entreprises devraient s’inspirer des abeilles, et nous n’avons pas besoin d’une loi pour cela !
Les abeilles, c’est plus de 100 millions d'années de productivité et de croissance, et ce n’est pas un frelon asiatique qui réussira à les exterminer, alors n’ayons plus peur des produits venus d’Asie !!!

NOTA : Arthur Conan Doyle avait fait de son personnage Sherlock Holmes, un apiculteur. Doyle se retira dans le Sussex, dans les premières années du XX éme siècle, partageant son temps « entre philosophie et agriculture. » Plus tard, les historiens retrouvèrent les détails d’une partie de son travail, jusque-là inconnu, sur l'apiculture, l’idée de la ruche permettant à Holmes de démanteler un réseau d'espionnage, à la veille de la Grande Guerre
Rédigé par Article coécrit avec Karin Schoubye le Jeudi 1 Novembre 2012 à 15:57

Nous passons désormais plus de temps sur les réseaux sociaux que sur tous les autres sites confondus. Facebook compte à lui seul plus de 1 milliard d'utilisateurs - c'est 15% de la population mondiale et selon certaines études sérieuses 50% de cette population passent en moyenne 15 minutes par jour à naviguer sur ce site. Imaginez si l’on ajoute Twitter, LinkedIn, Google+, Weibo, Renren, Orkut, Viadeo et j’en passe (http://en.wikipedia.org/wiki/List_of_social_networking_websites) ?


La conséquence est que nous laissons nos traces, notre personnalité partout. Nous sommes nombreux à avoir commencés par utiliser des sites comme Amazon, Gmail, et une multitude de sites de ce genre. De ce fait, nous n’avons pas un, mais plusieurs profils en ligne qui n’ont d’intérêt que pour ces sites.
Cependant, notre comportement en ligne intéresse désormais les cabinets de recrutement et les sociétés qui cherchent désespéramment le talent rare dans un cyber espace. Nous voyons au moins trois raisons qui justifient cet intérêt.

1. Tout d’abord, le WEB facilite le recrutement. Prenez par exemple une entreprise de 100 personnes. Imaginez que ces 100 personnes soient inscrites sur facebook ou LinkedIn avec pour chacune d’elle au moins 100 connexions. Cela signifie qu’il y a une cible de 10 000 personnes pour les connexions de premier degré et si l’on inclut les connexions de second niveau ce chiffre peut atteindre 1. 000 000. Pour les salariés tuer le temps sur Facebook peut les aider à trouver un meilleur emploi.

2. Le WEB permet de recruter de manière moins biaisée et moins snob. La plupart des recruteurs utilisent déjà, en dehors de leurs réseaux habituels, les réseaux sociaux pour identifier la perle rare. Selon une enquête de 2012, 54% des recruteurs utilisent Twitter, 66 % Facebook et 97% LinkedIn, comme outils de recrutement. Bien que cela élargisse le champ des recruteurs, ces derniers sont toujours soumis aux mêmes biais que dans le monde réel. Cependant, il est plus facile de créer et de mettre en œuvre des méthodes fiables en ligne que hors ligne. L’analyse de la « réputation numérique » nécessite toutefois de nombreuses heures pour étudier le comportement en ligne : c’est un très bon « prédicteur » du comportement futur de la personne.

3. Enfin, l'analyse Web peut aider les recruteurs à devenir plus efficaces. Une grande quantité de données peut fournir une meilleure réponse aux questions d’identification des talents. Non seulement il y a une abondance de données, mais c’est également plus facile, plus rapide et moins cher à disposer de données plus pertinentes. Les algorithmes d'agrégation de données sont en croissance exponentielle – Grâce à l'intégration des données qui se développe et au big data, il serait très facile de combiner les multiples profils d’une personne en un seul. - Il sera ainsi aisé de savoir que la personne qui achète le livre « Guide Evasion en France Côte d'Azur » sur Amazon est la même personne qui aime sur la page Facebook « Côte d’Azur tourisme », qui a réservé pour quatre personnes un hôtel à Cannes, et fait des recherches pour des vols pour Nice. Cette personne lorsqu’elle ouvrira sa page personnelle Facebook, verra automatiquement afficher une liste de promotions de vols pour Nice, des propositions de réservation de taxi, etc. La question est comment font les recruteurs pour assembler tous les morceaux de profils afin de scorer (c’est le souvent le terme utilisé aux USA par ce type de cabinet) les candidats potentiels ?

Aujourd’hui, les recruteurs jugent les candidats inaptes au travail s’ils ne parviennent pas à trouver des informations sur en ligne sur ces derniers. Vous devez disposer d’un profil en ligne. Ne pas avoir de profil en ligne pour un recruteur signifie que vous n’existez pas, ou pire encore que vous avez un profil indésirable (donc à cacher). Cela nécessite de votre part, une grande implication pour gérer votre réputation numérique (@réputation) et votre influence sur la toile (@influence). (http://www.presse-citron.net/klout-cest-quoi-exactement-et-a-quoi-ca-sert) Attention donc à votre comportement sur la toile. Ecrivez, vous êtes scorés !

Car nous allons bientôt assister à la prolifération des systèmes de recherche automatique de profils et par conséquent d’offres d’emplois adaptés à ces derniers.

Imaginez qu’au lieu de recevoir des recommandations de films à partir de Netflix, vous receviez quotidiennement des offres d’emploi de Monster ou Linkdedln et que ces emplois sont réellement faits pour vous !

Si seulement, nous pouvions envoyer nos avatars faire le travail à notre place pendant que nous resterions au lit. Peut-être la prochaine étape !

Texte déposé détaillé à INPI

Article co-écrit avec M. Guillaume Spatola.
Tags : réputation
Rédigé par Patrick JAULENT le Lundi 29 Octobre 2012 à 17:08

Things should be made as simple as possible, but no simpler. Einstein


Le jeudi 5 juillet le BEA (Bureau d'enquêtes et d'analyses) dévoile le rapport final sur l'un des épisodes les plus curieux et sombres de l'histoire de l'aviation française: le crash le 1er juin 2009 du vol Air France 447 (Rio de Janeiro vers Paris). L'avion avait mystérieusement chuté d'une altitude de 35 000 pieds pendant trois minutes et demie, avant de heurter les eaux profondes de l'Atlantique sud : 228 personnes perdirent la vie. Près de deux années furent nécessaire pour retrouver l’épave à l'aide de sondes robotiques de l'Institut océanographique de Woods Hole (http://www.whoi.edu/page.do?pid=11795&tid=3622&cid=96089)

Qui est le vrai coupable ?
Les enquêteurs français identifièrent de nombreux facteurs, mais pointèrent du doigt l’erreur humaine. Leur rapport formula que les pilotes, bien que parfaitement formés, avait fatalement mal diagnostiqué les différentes alertes avant que l’avion se désintègre en heurtant la mer. http://www.bea.aero/en/enquetes/flight.af.447/flight.af.447.php

Avant ce fatal accident, l'avion avait traversé une série de fortes turbulences, provoquant une accumulation de glace entrainant le givrage des sondes Pitot chargées d’indiquer sa vitesse. Analysant la situation le pilote automatique (via son calculateur) redonna le contrôle de l’avion aux pilotes qui durent interpréter également une série de clignotants fournissant des informations contradictoires (je ne renterai pas dans le débat de savoir si le(s) pilotes étaient à leur poste de pilotage). Face à cette ambigüité, les pilotes semblent avoir appliqué les procédures apprises en formation ce qui ne fit qu’aggraver la situation. Ils décidèrent de monter afin d’éviter tous risques supplémentaires ce qui a ralenti la vitesse de l’avion entraînant son décrochage fatal. Tous les pilotes de ligne le savent, en cas de problème, ils doivent sortir leurs notices de « gros classeurs » afin de trouver la solution.
Voici leurs dernières paroles. http://www.popularmechanics.com/technology/aviation/crashes/what-really-happened-aboard-air-france-447-6611877
02:14:23 (Robert) Putain, on va taper... C'est pas vrai!
02:14:25 (Bonin) Mais qu'est-ce que se passe?
02:14:27 (Captain) 10 degrés d'assiette...
Moins de deux secondes plus tard, ils étaient morts…

Il existe une multitude de situations de ce genre ou la complexité est la principale cause de nos difficultés et de nos décisions inappropriées.
Prenez le cas de la langue française, nous avons une règle et de multiples exceptions. Les adjectifs de couleur prennent un « s » au pluriel sauf marron et orange. Pourquoi ? Bonne question ! De même, certains termes peuvent avoir les suffixes unt ou um, comme les mots défunt ou parfum. C’est rare nous disent les ouvrages sur l’orthographe.

On dirait que plus c’est complexe une situation, plus cela rajoute de la valeur (surtout en France). Etant persuadé que vous avez tous de nombreux exemples de facteurs de complexité, je pense que ces raisons sont ancrées en partie dans le caractère pernicieux de la complexité. En autres termes, dans la façon dont nous répondons aux risques.

Nous construisons des plates-formes pétrolières, comme celle de Deepwater, plus complexes et plus performantes. Cela a conduit à une catastrophe qui s’est terminée par la mort de 11 personnes et une marée noire de très grande ampleur dans le Golfe du Mexique et sur les côtes américaines.

Les banques affirment pour attirer les clients, qu’elles possèdent des systèmes de sécurité infaillibles. Mais chacune de ces fonctions de sécurité augmente la complexité du système dans son ensemble, via par exemple le nombre d’interactions possibles, attendues et inattendues entre les différentes composantes du système. Alors pour gérer cette complexité, rien de mieux que d’ajouter une nouvelle complexité via des normes, et comme le système évolue dans le temps par rapport à la publication des normes, on fait également évoluer les normes (Bâle I, Bâle II, Bâle III, Bâle 25 dans quelques années). Le chien se mord la queue !

Ces systèmes « infaillibles » n’ont nullement empêché l’affaire Kerviel, ni même celles de JP Morgan Chase et son opérateur Londonien, Bruno Iksil nommé la baleine de Londres, de faire perdre 2 Milliards de dollars à la banque. Alors puisque l’humain ne sait pas gérer les millions de transactions entre les systèmes pourquoi ne pas demander cela à des machines. Ainsi, les machines ont pris le pouvoir dans le monde de la finance avec des résultats « intéressants » : krach financier éclair du 6 mai 2010, Wall Street a plongé de 9% pendant 20 minutes - http://www.next-finance.net/Les-robots-ont-pris-le-pouvoir) Mais, ne vous inquiétez pas, les banques nous disent avoir sécurisés les « robots. » Quelle chance nous avons !

Il n’y a pas que le monde bancaire, prenez le cas du monde de l’assurance avec les nouvelles normes Solvency I puis Solvency II et sans doute dans quelques années Solvency 15 ! Certaines exigences sont si complexes qu’elles rendent la norme inapplicable en 2014 comme initialement planifiée (on va donc très certainement reculer la date de mise en application). De plus si l’on applique certaines exigences telles qu’elles sont définies aujourd’hui, de nombreuses sociétés d’assurance européennes seraient en dessous de leur seuil de solvabilité. Que fait-on alors ? Sans compter sur le fait que la crise est passée par là.

Est-ce bien raisonnable d’avoir une telle complexité dans des normes de référence qui ‘emboitent les unes aux autres augmentant ainsi la complexité (références françaises, européennes, internationales). La complexité ne fait qu’amplifier l’incertitude lorsque les choses tournent mal rendant la correction plus difficile. Ce clignotant d’alerte indique –t- il une véritable urgence ? Est-ce une fausse alerte ? Est-ce le résultat d’une situation que personne n’avait imaginée ?

Imaginez-vous face à des dizaines d’alertes en même temps et d’avoir à décider (rapidement) de ce qui est vrai et faux. Imaginez encore que vous ne fassiez pas le bon choix. Pourrions-nous vraiment identifier un coupable ?
En fait, comme la complexité de ces systèmes se développe, un petit événement au mauvais endroit, au mauvais moment peut déclencher une catastrophe.
La complexité est un danger pour les organismes publics et privés, et tout particulièrement pour le système financier mondial, car ils deviennent beaucoup plus difficiles à gérer, à gouverner, à auditer, à réglementer et à soutenir efficacement en période de crise comme celle que nous traversons. La complexité réduit toujours la vitesse à obtenir des réponses à des questions simples.

Malheureusement la psychologie humaine face aux risques ne fait qu’aggraver les choses. Les personnes qui attachent leur ceinture de sécurité en voiture (c’est une bonne règle simple) qui dispose d’airbags et de freins antiblocages font souvent preuve d’un excès de vitesse et d’une légèreté de conduite au volant (téléphoner, envoyer des SMS). Paradoxalement, ces personnes se sentent plus protégées que les autres et vont avoir plutôt tendance à violer les règles de circulation.

Les organisations ont une homéostasie toute particulière face au risque, exprimée à travers leur culture. Prenons l’exemple de BP, selon certains employés des cadres se seraient plus concentrés sur les dangers de ne pas avoir de couvercle sur une tasse de café plutôt que sur le risque d’avoir un matériel de piètre qualité (http://features.blogs.fortune.cnn.com/2011/01/24/bp-an-accident-waiting-to-happen/)

Au niveau du système financier, de nombreux dirigeants de banques soulignent l’excès de nouveaux règlements contradictoires et confus qui ne font qu’alourdir les tâches et finalement empirer les choses. L’ajout d’une nouvelle réglementation trop complexe au-dessus du système existant pourrait bien transformer les banques en un cockpit d’un avion condamné. Il est donc urgent, de procéder à une simplification des organisations et plus particulièrement de celle de la finance en évitant d’ajouter comme dans la langue française des exceptions. Sinon, nous nous retrouverons dans la même situation que celle des pilotes du vol AF 447. Relisez leurs dernières paroles (cf. lien en introduction)

« Si vous voulez entendre Dieu rire, faites-lui part de vos plans »
Rédigé par Patrick JAULENT le Samedi 29 Septembre 2012 à 13:53

par Patrick JAULENT (Visiting Professor Stanford) & Elena- Gabriela ARDELEAN* Paris School of International Affairs, Sciences Po)


John Maynard Keynes
John Maynard Keynes
"Economics is a science of thinking in terms of economic models joined to the art of choosing models which are relevant to the contemporary world”.(Keynes, 1973–79, 14, p. 296)

John Maynard Keynes (5 juin 1883 - 21 avril 1946), économiste libéral devient d’un seul coup à la mode. En fonction de votre idéologie, Keynes peut être un bon ou mauvais conseiller. Mais ce qui est certain, c'est que dans le débat actuel sur la nécessité pour les gouvernements de relancer, en cette période difficile la « machine », son fantôme se promène de nouveau dans les couloirs des ministères et plus précisément dans celui de l’Economie et des Finances.

En réalité, les idées de Keynes font le yoyo (à la mode – pas à la mode – à la mode..) depuis que cet illustre économiste anglais les a formulées dans les années 1930 (Traité sur la monnaie, parue en 1930 et la Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, parue en 1936 et représentant son ouvrage majeur)

L’une des idées de Keynes peut être exprimée simplement (et sans doute simpliste pour l’expert) : le revenu national = Les dépenses de consommation en biens et services + dépenses de production en biens d'équipement.

Ainsi, puisque les dépenses de consommation dépendent du « pouvoir d’achat » et les dépenses de production de biens d’équipement des « taux d’intérêt », la modification de l’une ou l’autre de ces variables impactera le revenu national (ou PIB).
Dans les années 1960, cette théorie produisit des résultats. Sur fond de craintes de récession plusieurs gouvernements réduisirent les impôts et abaissèrent les taux d’intérêt afin d’une part, d’augmenter le pouvoir d’achat des ménages pour relancer la consommation, et d’autre part, de favoriser l’investissement afin de relancer la production / innovation. En 1965, le Times intitulait sur l’une de ses couvertures « Now, we are all Keynsians » compte de la situation économique de l’époque.

Cependant, les années 1970 ont vu apparaitre la stagflation, c’est-à-dire une situation ou l’économie souffre simultanément d’une croissance économique faible ou nulle et d'une forte inflation (c’est-à-dire une croissance rapide des prix). Situation souvent accompagnée d'un taux de chômage élevé. La théorie de Keynes telle qu’elle était appliquée n’était plus efficace. Comment combattre le chômage et l’inflation en même temps ?

En réalité, chaque cycle économique est accompagné d’une réévaluation des théories de Keynes. Certaines d’entre-elles laisseraient supposer que l’économie n’est pas autorégulatrice (ce qui n’est nullement le cas), et qu’en périodes de déflation l’économie pourrait entrer dans un cercle vicieux décrit lors de la Grande Dépression de 1929 : la diminution des bénéfices des entreprises industriels (automobiles,…) pourrait conduire à des licenciements massifs provoquant une baisse de la demande, les sociétés d’assurance ne pourraient plus assurer leurs contrats compte-tenu de la faible plus-value de leurs placements et du fameux ratio de solvabilité, ce qui diminuerait encore les bénéfices (marge), etc.

En d’autres termes la situation que nous vivons depuis 2008 !

Contrairement aux années 1960, les gouvernements ne peuvent plus réduire l’impôt. Les caisses sont vides, il faut donc les renflouer (on peut légitiment se poser la question de la garantie de l’état lorsque les caisses sont vides !). Mais augmenter les impôts de manière significative des classes qui consomment le plus ne fera qu’aggraver la situation. Mais il y a impôts et impôts (1 point de GSG = 11 milliards Euros de recette !). Quant aux taux d’intérêt, les gouvernements ont compris que cette seule variable pouvait avoir des effets néfastes sur l’économie nationale. En effet, lorsque vous baisser les taux d’intérêt vous prenez le risque de créer des bulles. Et pour savoir l’effet d’une bulle telle que celle immobilière, il suffit de regarder du côté de l’Espagne!

Si l’on en croit l’une des théories de Keynes, le déficit budgétaire d’un gouvernement est une nécessité. Cet économiste libéral dans le sens traditionnel du terme n’aurait pas voté la loi sur l’équilibre budgétaire face à la crise actuelle au grand dam de l’Allemagne. Il souhaitait que les gouvernements utilisent ses théories pour se concentrer sur le plein emploi. Certes il est nécessaire d’avoir une rigueur budgétaire, mais trop de rigueur tue l’esprit d’entreprendre indispensable aujourd’hui. Une politique d’austérité inhibe les deux variables d’une des théories de Keynes présentée en introduction.

Politique d’austérité = diminution des dépenses de consommation en biens et services suite à une augmentation significatives des impôts + diminution des dépenses de production en biens d'équipement suite à une diminution des investissements dans les secteurs de production clé (retour sur investissement trop faible + manque de confiance dans l’avenir) = diminution du revenu national (PIB) ou si vous préférez : absence de création de richesse !

De plus aujourd’hui, contrairement à l’ère keynésienne, un autre vecteur est à prendre en compte: la globalisation. L’ouverture progressive des économies dirige les consommateurs vers des productions étrangères et stimuler la consommation n’encourage que légèrement l’investissement des entreprises nationales.

Autrement dit, si un gouvernement pense dans le contexte actuel, qu’augmenter les impôts de manière significative et diminuer les taux d’intérêt jusqu’à voisiner le zéro, stimulera l’activité : il n’en est rien, la seule conséquence sera l’accélération de la récession. Et lorsque nous serons dans cette situation, qui ouvrira une usine en plein milieu d’une récession ! Ce sont là les raisons qui font que la politique budgétaire volontariste tend à être sévèrement critiquée dans le contexte économique contemporain.

Aujourd’hui les principales économies européennes sont dans le même état que lorsqu’une personne a un peu trop abusé d’alcool. Les économies européennes ont la gueule de bois. Et dans ce cas, la seule solution et de serrer les dents et de le supporter jusqu'au retour de la croissance avec le cycle économique naturel. Mais serrer les dents, ne signifie nullement ne rien faire, surtout au niveau européen. L'union européenne a oublié de construire un instrument financier c'est pourquoi il y a une crise de l'euro. Cet instrument financier ne peut pas être fondé que sur la rigueur budgétaire.

Et si Keynes avait la solution pour sortir de la crise ?

* Elena- Gabriela ARDELEAN est à l’écoute d’opportunités : elena.g.ardelean@gmail.com
Tags : crise keynes
Rédigé par Patrick JAULENT le Lundi 24 Septembre 2012 à 12:57

Star Wars Episode V: The Empire Strikes Back


L'entrainement de Luke commença. Succession de courses, d'épreuves diverses, toutes apparemment plus impossibles les unes que les autres. La progression était trop lente pour Luke qui supportait mal ses échecs. Il arrivait bien à faire bouger des pierres, mais pas moyen de faire sortir son X-Wing du marécage. Yoda, imperturbable, lui demandait de recommencer.

« Maitre, faire bouger des pierres, c'est une chose. Là, c'est totalement différent.
- Non ! Pas différent ! Seulement dans ton esprit différent. Tu dois oublier ce que appris tu as.
- Bon, je vais essayer.
- Non ! N'essaie pas. Fais. Ou ne fais pas. D'essai il n'y a pas. »
Luke se concentra, le X-Wing commença à s'élever, avant de retomber brutalement.
« Je ne peux pas. C'est trop gros.
- La taille ne compte pas. Regarde-moi. Me juger pas la taille, tu fais ? Mmmmm. »

Luke secoua la tête et Yoda lui expliqua alors l'importance de la force qui les entourait et sur laquelle Luke devait prendre appui.
« Je n'arrive pas à y croire.
- C'est pourquoi tu échoues. »
Tags : star wars
Rédigé par Patrick JAULENT le Jeudi 20 Septembre 2012 à 23:45

Imaginez que vous soyez sur votre voilier aux Bahamas, sirotant une boisson fraîche tout en écoutant le bruit de l'eau qui lèchent les côtés du bateau.


Relaxant non ?

Oui, mais pas pour mon ami Pierre.

Pierre n’est généralement pas un homme stressé, mais ce jour-là est différent. Son téléphone cellulaire ne fonctionne pas !
Pierre est un promoteur immobilier qui s’occupe d’une multitude de choses comme vous pouvez vous en douter, telles que par exemple, les relations avec des clients, les banques, etc.

En général, Pierre gère tout cela avec calme. Oui, mais ce jour est différent : le téléphone cellulaire ne fonctionne pas (bis) – principale cause de ce stress.
Pierre est devenu esclave de la technologie qui n’a fait qu’augmenter ses attentes de manière exponentielle. Il doit gérer les clients qui ne cessent de se plaindre, sans parler des banques qui veulent toujours plus d’informations.

Oui, mais voilà le téléphone ne fonctionne pas et Pierre est loin de la terre. Il n’a pas d’autres moyens de communications Et absence de téléphone le rend complétement fou !
Il ne prend plus le temps de siroter sa boisson fraîche et encore moins d’écouter les bruits de l’eau sur la coque.

J’ai même vu des personnes avec plusieurs téléphones portables. Est-ce pour accroître encore plus le stress ?

Pierre n’a que deux choix possibles. Changer la réalité autour de lui (mettre les voiles et se diriger vers la terre la plus proche) ou changer ses attentes.

A votre avis, que fera Pierre ?
Rédigé par Patrick JAULENT le Lundi 17 Septembre 2012 à 22:06

125 étudiants de Harvard sont accusés de malhonnêteté intellectuelle pour avoir collaborés afin de résoudre « ENSEMBLE » un problème lié au cours « Introduction au Congrès ».


Pour ma part, il y a un certain décalage entre le monde réel et le système éducatif, aussi prestigieux soit-il que celui de Harvard.

« Notre système éducatif est l’une des principales raisons de notre manque de compétence en matière de collaboration efficace. » écrivit Morten Hansen, professeur à l’université de Berkeley et de l’INSEAD. Le décalage entre le monde du travail d’aujourd’hui où l’habilité à travailler en équipe prime sur l’individualisme, ne fait que s’accentuer. Apprendre à travailler avec les autres devrait être aussi important que l’apprentissage des mathématiques ou de la finance.

Ceci est également vrai dans le sport. En Taekwondo, cet art martial coréen, les grands maîtres rappellent qu’il est certes important de refaire seul certaines mouvements, mais si l’on veut réellement progresser c’est en groupe que cela se fait.

Mais revenons aux étudiants de Harvard. Dans la plupart des organisations, la façon dont les étudiants de Harvard collaborèrent pour résoudre le problème posé, mériterait une médaille d’or. Ils ont utilisé toutes les ressources disponibles et ont travaillé ensemble pour trouver une solution. Malheureusement, ce ne sont que des étudiants – non des ingénieurs ou des chefs de projet.

Notre système éducatif ressemble aux îles Galápagos, un archipel totalement coupé du contient où vivent d’étranges créatures.

Vous êtes septiques ?

Demandez-vous alors combien de fois dans votre vie professionnelle vous avez eu à remplir un questionnaire à choix multiple en moins de 50 minutes.
Tags : éducation
Rédigé par Patrick JAULENT le Mercredi 12 Septembre 2012 à 12:11

Notre vision du monde est induite par nos propres algorithmes, il suffit, pour s’en convaincre, d’observer comment nous agissons avec notre environnement pour prédire l’avenir.


Observez un enfant qui découvre pour la première fois un interrupteur. Lorsqu’il agit sur celui-ci l’effet est immédiat. Notre bambin va très vitre comprendre la notion de cause à effet immédiat. Plus tard, il apprendra que certains systèmes de comportent de manière linéaire en réagissant immédiatement (le système d’éclairage).

Mais il apprendra également, parfois à ses dépens, que son pouvoir prédictif s’effondre lorsqu’il y a un retard ou lorsque le système est non-linéaire.
Dans les systèmes complexes, comme une entreprise ou un Etat, la cause à effet n’est pas toujours aussi claire que la relation entre l’interrupteur et l’ampoule. Il existe en effet, des relations temporisées. Prenons le cas du développement des compétences dans un nouveau domaine d’expertise, au début les progrès réalisés sont lents. Mais grâce à la pratique quotidienne, nous gagnons en confiance nous finissons par pénétrer dans un cercle vertueux qui nous propulse vers des sommets. Ces deux cycles (le lent et l’accélération) constituent la fameuse courbe en « S »

Prenez le cas de Facebook, en supposant une opportunité de marché estimé à 1 milliard d’amis, il aura fallu environ 4 années pour atteindre une pénétration de 10 %. C’est le cycle lent de la courbe en « S ». Lorsque le point d’inflexion sera atteint, Facebook va ensuite entrer dans une phase d’hyper croissance (sous l'effet réseau : les amis, les amis de mes amis, la famille, etc..) jusqu’à la réalisation de l’objectif fixé par son génial inventeur. La saturation sera atteinte à + 90 % à moins que…
Rédigé par Patrick JAULENT le Mercredi 5 Septembre 2012 à 16:43

Nike et Reebok sont intéressants à analyser au niveau stratégique. Ces deux entreprises ont été créées à peu près à la même époque dans des circonstances « étrangement » similaires.


Dans les années 1990, ces deux sociétés étaient toutes les deux sur le même marché de la chaussure de sport, de baskets et de la semelle en caoutchouc. Elles étaient toutes les deux de la même taille avec quasiment la même rentabilité. Leurs marques étaient également connues de manière identique sur le marché.
Mais pourquoi l’une est leader sur le marché des chaussures, des vêtements et équipements sportifs et l’autre a disparu ?
Nike a développé un modèle reproductible très simple, axé sur une claire différenciation basée sur : la performance des matériaux utilisés, la marque, la chaîne d’approvisionnement en Asie, et surtout sur des contrats avec des athlètes de haut niveau, comme Roger Federer.
Pendant cette période Reebok a erré dans tout : dans les bottes occidentales et autres produits. Voulant copier Nike, Reebok a essayé pendant un certain temps d’établir des joint-ventures avec le milieu de la mode comme avec Ralph Lauren. Mais il était trop tard pour copier Nike. Finalement après 18 ans d’existence et une action boursière presque nulle, Reebok fut acheté par Adidas, le concurrent de Nike. Nike et Adidas se partagent aujourd’hui ce marché juteux.
La stratégie du modèle reproductible de Nike est à l’origine de son succès. Elle a permis de s’implanter facilement et rapidement dans de nouveaux segments de marchés, comme le cyclisme, le tennis, la course, le football, le golf ou de volley-ball, avec un taux de croissance de l’ordre de 20%.
La stratégie de Nike repose sur trois facteurs clés de succès :
1. la simplicité et la reproductibilité de son business model
2. une différenciation claire vis-à-vis de ses concurrents
3. une boucle de réaction (pilotage) favorisant l’apprentissage et l’amélioration continue afin de maintenir voire d’augmenter son avantage concurrentiel.
Mais nouvelle bagarre se profile à l’horizon. La marque Burrda sport créée en 2007, souhaiterait devenir la marque de référence pour la prochaine coupe du monde de football au Quatar en 2022, malgré un déficit de notoriété par rapport aux leaders du marché que sont Nike et Adidas.
Seule une véritable stratégie globale (pas uniquement une stratégie de marque) permettrait au board de QSI (Qatar Sports Investments ) de relever ce challenge.

Rendez-vous en 2015, au Championnat du monde de handball au Qatar pour savoir si la stratégie du QSI est sur la bonne trajectoire pour 2022.

Burrda signifie morceau / pièce d’étoffe.


Rédigé par Patrick JAULENT le Lundi 9 Juillet 2012 à 12:06

Il y a quelques jours, j'ai appelé un de mes amis qui m’avait promis de m'aider sur un projet. Il était très sincère au téléphone. J’ai donc supposé qu’il tiendrait sa promesse. Après plusieurs messages sur son répondeur et SMS, j'ai réalisé qu'il avait évolué et qu’il n’avait plus le temps ni même l'envie de travailler sur ce projet.


Lorsque je fis part de ma déception à ma famille, mes enfants me rappelèrent que je n’avais pas toujours été fidèle à ma parole. Ils me remémorèrent que je leur avais promis la semaine dernière de les emmener au cinéma et que j’avais annulé cette sortie prétextant un travail à terminer. L’aîné me dit « Papa, comment peux-tu être déçu de quelqu’un qui ne tient pas sa parole alors que tu fais pareil ? »
Cette situation m’a fait réfléchir et revenir quelques années en arrière. Je me suis ainsi souvenu que mes parents me disaient que l’intégrité forge le caractère : qu’il fallait aligner les paroles, les actes et les sentiments. Lorsque les paroles et les actes ne sont pas alignés vous tombez dans le fossé de la crédibilité. C’est vrai dans votre vie familiale comme dans votre vie professionnelle. Un déficit de crédibilité sur votre lieu de travail est préjudiciable à votre réputation et à votre carrière. Si vous avez un rôle de leadership ou tout simplement à la hot line client, votre manque de crédibilité pourrait nuire à votre entreprise.
La valeur que vous incarnez est le résultat de vos actions, non de vos paroles ou de vos intentions. Si par exemple, vous dites que vous prenez soin de vos employés, il faut que cela se traduise par des actes, comme par exemple un effort considérable en formation ou tout simplement permettre aux mamans de déposer leurs jeunes enfants chez la nourrisse ou en maternelle avant de se rendre au travail.
Combler un déficit de crédibilité prend du temps et des efforts. Il est beaucoup plus facile de perdre en crédibilité en disant « oui » à tout, que de dire « non ».
La façon la plus efficace pour commencer à combler un déficit de crédibilité et d’être plus conscient de ce que vous dites. Réfléchissez si vos paroles peuvent être perçues comme des promesses. Par exemple à l’un de mes amis « je t’appellerai la semaine prochaine, » ou à ma famille « nous partirons le week-end prochain à Clermont Ferrand visiter le parc d'attraction Vulcania » ou encore à mon maitre de Taekwondo « je ferai le stage de fin de saison. » (Liste hélas non exhaustive !)
Créer un système pour garder une trace de ce type de promesse. Si vous faites une promesse, dans la chaleur de l’instant, que vous ne pouvez pas tenir, vous devez explicitement vous faire pardonner. En faisant cela, vous entacherez moins votre « capital crédibilité ».

PS : dans ce post j’ai volontairement « oublié » de faire état des promesses en période électorale.
Rédigé par Patrick JAULENT le Jeudi 5 Juillet 2012 à 10:57
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Dr Patrick JAULENT



Patrick Jaulent a plus de 25 ans d'expérience en Performance des organisation publiques et privées.


Ancien consultant, professeur.


Plus de 80 projets en pilotage de la performance réalisé.


C'est un Expert en Définition & Exécution stratégique, Tableaux de bord & Indicateurs de performance


Auteurs de plusieurs ouvrages sur ces sujets (Piloter vos performances, édition AFNOR - Méthodes de Gestion comment les intégrer Editions d'organisation - Les leviers de la performance Editions Riscus) et Objectif performance (éditions AFNOR)



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