Le moral des employés coïncide avec le moral des ménages qui coïncide avec leurs dépenses…

Patrick JAULENT

Nous avons évoqué

- les indicateurs retardés (lagging indicators), je préfère d’ailleurs le terme indicateurs de constat (indicateurs constatés) cela passe mieux au niveau d’une direction générale qui risque, si vous utilisez le terme retardé de vous dire que cela ne l’intéresse pas… (et pour cause : ils sont en retard). Attention donc au vocabulaire. Attention aussi à la métaphore « indicateur dans le rétroviseur ». N'oubliez pas qu'il faut regarder dans le rétroviseur avant de dépasser...

- les indicateurs avancés (leading indicators) également appelés « drivers, leviers ». Attention cependant de ne pas les confondre avec les indicateurs de suivi des initiatives (plan d’action).

Il existe une troisième catégorie d’indicateurs. Les indicateurs coïncidents.

Il y aurait beaucoup à dire sur l’extraordinaire coïncidence dans entre les moral des employés, celui des ménages et finalement leurs dépenses. La chaîne de causalité est simple.

En ces périodes de crise, la confiance des employés est donc primordiale.

Pour donner confiance aux employés, les dirigeants doivent revoir/adapter leur stratégie à la nouvelle situation et la présenter à l’ensemble du personnel (c’est sans doute une bonne occasion de concevoir une Balanced Scorecard / carte stratégique) ) et pas uniquement lancer des chantiers des réductions des coûts. Certes, certains projets sont nécessaires (réduction des coûts opérationnels avec optimisation des dépenses courantes, réduction des coûts structurels avec une transformation du modèle organisationnel,..) mais d'autres projets ne contribuent pas franchement à améliorer le moral des employés.

En communiquant cette nouvelle stratégie aux employés, ceux-ci penseront qu’il y a un « pilote » dans l’entreprise et qu’elle est prête à affronter la tempête. Car, ne vous y trompez pas, le calme reviendra.

Avec cette nouvelle stratégie présentée par la direction, les employés penseront également que ce n’est pas si catastrophique que cela puisque la direction générale y croît (encore..). elle a même un plan. Les employés penseront que le « navire entreprise » n’est pas en train de couler et qu’ils peuvent encore rester à bord et continuer à affronter la tempête.

A votre avis comment sera l’ambiance, le soir de noël, dans une famille ou une lettre de licenciement est arrivée. Nombreux seront les cadeaux autour du sapin ?

Joyeuses fêtes à tous et rappelez-vous le calme reviendra. Soyez optimiste et confiant dans l’avenir.


Commentaires (5)
1. mrd le 17/12/2008 11:38
L'ambiance de fin d'année.
A mon avis, je pense que les gens vont un peu se "lâcher", non par fatalité mais parce qu'ils en ont besoin. Les coups durs liés aux dévires des systèmes financiers et les annonces récentes de réductions d'effectifs font qu'il est humain de relâcher la pression.
Par contre, je crois que l'espoir doit venir des directions des entreprises et surtout que la communication soit un peu moins superficielle. Les employés ne sont pas tous des "crétins", et je pense qu'ils sont prêts à s'investir si on arrête de croire qu'ils savent pas ce qui se passe.
Une stratégie expliquée veut toujours mieux que les bruits de couloirs indiquant qu'il va y avoir des changements. Ca fait marcher l'imagination mais au final, c'est plutôt déprimant !
2. Patrick Jaulent le 18/12/2008 11:15
Je suis d'accord avec vous Martial, les "gens" qui n'auront pas eu de mauvaises nouvelles... se lâcheront très certainement (je le conseille vivement).

Faisons confiance en nos dirigeants pour redéfinir un nouveau cap afin que nous puissions traverser sans trop de dommages cette tempête.

D’accord pour des projets de réductions des coûts mais en les associant à des projets de conduite du changement. On ne « transforme » pas aussi facilement les « employés » que l’organisation.

Je suis confiant en l’avenir.
3. Jonathan Pottiez le 23/12/2008 09:34
Bonjour,

Je vous rejoins complètement. En parlant de "communication superficielle", il est clair que l'on gagnerait à un peu plus de transparence, d'une part (pour éviter que la rumeur ne s'installe, partout où il n'y a pas des zones de communication contrôlées), et à faire preuve de davantage de pédagogie (expliquer les objectifs, en quoi chacun est impliqué, quel sens donner aux indicateurs...), d'autre part.

N'est-ce pas l'instauration d'un climat de méfiance (subjectif) qui peut ruiner toute entreprise (et la société de manière générale), bien plus que des éléments objectifs (baisse de CA) ? C'est aussi à la direction générale de faire preuve d'optimisme pour continuer à guider le personnel vers des jours meilleurs... bref, à se comporter comme de véritables leaders, surtout en temps de crise.

Très bonnes fêtes de fin d'année, je pense aussi qu'après la pluie vient toujours le beau temps !
4. Pr & Dr BOUTTI le 23/12/2008 22:19
Il est certain que la communication transversal à la fois top down et bottom up est un FCS primordial en temps de crise ou non.
Nous nous inscrivons dans une lignée globale ou les RH de l'entreprise lorsqu'ils s'insèrent dans une logique malsaine optimisant leurs intérêts personnels au détriment de la performance de l'entreprise, les résultats en terme de création de richesses durables seront une catastrophe prévisible in fine.

En effet, bien que les RH disposent d'expériences probantes et d'un potentiel élevé (HP), si ces derniers ne sont pas intègres, l'entreprise paiera tôt ou tard très chère cette erreur commise au plan du recrutement.
Un diplôme n'est aucun cas un diplôme d'honnêteté.
http://www.controledegestion.org
5. J-F LE CAM le 05/02/2009 14:52
En lisant votre billet j'ai pensé à une réunion que je tenais fin décembre avec mes managers.
Nous avons ensemble travaillé au plan de crise non pas pour réduire les couts à la hache, mais pour définir les actions permettant de satisfaire notre clientèle actuelle et de conquérir de nouveaux clients.
J'ai eu le plaisir de constater que les managers de l'entreprise étaient très satisfaits de constater que nous nous adaptions à la crise pour continuer à croitre et non pour se créer des barrières angoissantes pour tous.
L'ambiance n'est donc pas à la morosité...
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