Pourquoi devons-nous favoriser l’utilisation d’indicateurs avancés pour assurer le succès

Patrick JAULENT

Nous utilisons dans notre vie courant plus souvent d’indicateurs avancés que d’indicateurs retardés.

Par exemple, toutes les personnes qui font de la voile savent que :
- L’anémomètre fournit des informations sur la vitesse et direction du vent,
- La boussole fournit des informations sur la direction
- Le journal fournit des informations sur la vitesse du bateau et de la distance parcourue.
- Le radar (écho) met en évidence les obstacles en route.

Certains de ces indicateurs fournissent des informations sur les résultats de nos actions. Ils sont appelés indicateurs retardés ou indicateur du passé » (lagging indicator) car ils évaluent le résultat d’action passée. Dans le cas du bateau c’est par exemple le journal de bord qui précise la distance parcourue. Le journal de bord nous raconte une histoire passée.

D'autres indicateurs fournissent des informations sur la situation actuelle pouvant affecter la performance future. Ils sont appelés « indicateurs avancés » (leading indicator). C’est par exemple le cas de l’anémomètre ou du radar qui permettent au pilote de maximiser la vitesse du bateau en évitant les dangers et par conséquent d’influencer la distance parcourue qui sera disponible dans le journal de bord.

Lorsque nous prenons notre voiture nous exploitons également des informations issues d’indicateurs avancés, tels que la jauge d'essence, la jauge de température d’eau et d’huile pour éviter que la voiture s’arrête par manque de carburant ou que le moteur ne remplisse plus sa fonction par manque de lubrification des coussinets de bielles qui finissent par chauffer et...fondre.

Un autre exemple d’indicateur avancé est notre poids. En comparant notre poids à notre taille et à notre age, nous pouvons être alerté sur d’éventuels problèmes de santé comme les maladies cardiaques. Cet indicateur peut nous encourager à modifier notre régime alimentaire, à faire plus de sport…

Connaissez-vous d’autres indicateurs avancés de la vie courante ?



(Copyright : Extrait du livre « Pilotage Pro-actif », Patrick Jaulent, 2009)


Commentaires (26)
1. Cyril le 20/10/2008 11:52
Un exemple parmi tant d'autre d'indicateur avancé :
Le visage de mon boss le lundi matin me donne avec une précision remarquable une idée de la semaine qui m'attend, moi et mon équipe...
2. Patrick Jaulent le 20/10/2008 12:33
Excellent pour cet indicateur avancé "universel"
3. Cyril le 20/10/2008 13:53
C'était surtout l'occasion de faire une petite boutade sur votre site que j'adore.

Je suis consultant SAP BI depuis 7 ans et je trouve dans vos billets une sorte de "réconfort" puisque j'y retrouve noir sur blanc toutes les idées que je pense nécessaire à la mise en oeuvre d'un projet décisionnel pérenne.

Je dis "réconfort" car mon KPI qui mesure le delta entre "ce que devrait être un projet BI" et "ce qu'il est au final" ne cesse jamais de m'étonner .....
4. Patrick Jaulent le 21/10/2008 11:05
Merci de vos encouragements Cyril.
5. Frédéric le 23/10/2008 13:50
Félicitations pour ce blog trés interessant et pertinent.

Pour parler d'indicateurs permettant une vision du futur ou une évaluation des risques à venir, quelle reflexion avez vous par rapport à la tempête actuelle sur les établissements financiers?

Mauvais indicateurs de pilotage ou course aux gains non maitrisés

Pourrait on concevoir une entreprise (PME) sans véritable outil de pilotage, de budgets ou autres instruments de ce type?

Mes dernières reflexions ....

6. Landry le 23/10/2008 14:50
On ne peut qu'être d'accord : les indicateurs avancés sont tournés vers le progrès, donc le succès.

L'utilisation d'indicateurs est nécessaire, pas suffisante. Ainsi, quand on conduit sa voiture, les différentes jauges nous préviennent de l'état de fonctionnement du véhicule, les panneaux nous indiquent la direction, mais nous nous reposons sur notre vue, nos réflexes et notre expérience pour ce qui est de l'immédiat.
Les indicateurs avancés nous permettent d'être plus efficace, en quelque sorte, ils nous donnent la confiance suffisante pour avancer et être le plus efficace possible dans l'immédiat.

J'ai souvent vus une équipe se focaliser sur des indicateurs retardés et analyser uniquement le "pourquoi l'objectif n'est pas atteint" sans passer au "comment atteindre l'objectif".
7. Patrick, Jaulent le 23/10/2008 17:03
Jean,

Votre analyse est pertinente et je devine quelques années de pratiques..

Vous avez raison en écrivant que les managers se focalisent généralement sur des indicateurs retardés en essayant de répondre à la question « pourquoi l'objectif n'est pas atteint » en oubliant (parfois) de répondre la question « comment atteindre l'objectif ».

C’est pourquoi je préconise d’associer à chaque objectif un indicateur retardé qui sera chargé d’évaluer la réalisation de l’objectif, et un indicateur avancé qui permettra de répondre à la question comment atteindre l’objectif.

Pour faire le lien avec votre second billet, une carte stratégique est donc composée d’objectifs reliés entre-eux auxquels sont associés des indicateurs retardés et avancés également reliés entre-eux. L’initiative (au sens BSC) sera donc associée à l’indicateur avancé.

C’est tout l’objet de l’étude de cas que je développerai lors du forum decideo du 2 décembre 2008.
8. Julien Delvat le 24/10/2008 17:01
Avant tout, merci pour ce blog qui me permet de continuer à croire qu'il reste des francophones réfléchissant sur notre métier et les outils à disposition des contrôleurs de gestion et des décisionnaires.

En tant qu'expert dans la simulation du calcul du prix de revient de nouveaux produits sur SAP ... et ancien moniteur de voile, cet exercice de vulgarisation me parait particulièrement intéressant et montre les limites d'une vision binaire des indicateurs avancés / retardés.

Je m'explique. Vous différenciez les indicateurs retardés (lagging) "comment l'organisation s'est comportée dans le passé" des indicateurs avancés (leading) "comment l'organisation se comporte aujourd'hui" afin de prédire comme l'organisation se comportera dans le futur.

Tout d'abord, il est vrai que les indicateurs retardés sont insuffisants, mais les indicateurs avancés sont aussi insuffisants. Si je reprends votre exemple d'une balance personnelle, elle me donnera mon poids aujourd'hui, c'est donc un indicateur avancé. En tant que tel, mes 10 kg de trop ne sont pas une bonne nouvelle. Si je tiens un carnet de mon poids (indicateur retardé) je pourrais constater que j'ai déjà perdu 10 kg et là mon (sur)poids relatif devient une bonne nouvelle. De plus, si je compare cela à mon plan initial, je pourrais nuancer et savoir si je suis aligné sur les recommandations de mon médecin ou non. Enfin, j'aimerais utiliser des indicateurs retardés comme mon temps d'exercice moyen cette semaine ou mon nombre de calories consommées ou mon nombre de points Weight Watchers pour simuler l'impact d'un changement de ces indicateurs sur mon poids futur (plus de sport que la semaine dernière devrait me permettre de regagner mon retard sur mon plan de régime).

Pour moi, il faut toujours combiner les indicateurs disponibles (avancés et/ou retardés) et les assembler non pas seulement de manière statique, mais aussi mettre en place un outil de simulation à partir de ces indicateurs.

Le meilleur tableau de bord "courant" à mon avis est tout simplement un GPS.
- Planification: adresse de départ, adresse d'arrivée, distance à parcourir, temps de parcours prévu au départ
- Indicateurs retardés: kilomètres parcourus, vitesse moyenne
- Indicateurs avancés: situation actuelle sur la carte, vitesse courante
- Autres indicateurs:temps de parcours restant estimé, météo prévue à l'arrivée ou retards prévus sur la route à cause des bouchons, radars sur la route restante (facteur risque).

Question pour les experts:
ces "autres indicateurs" ne sont pour moi ni retardés (puisqu'ils n'interviennent pas dans le passé), ni avancés (puisqu'ils ne concernent pas le présent, mais le futur) et ne relevent pas vraiment non plus de la planification puisqu'ils sont mis à jour en temps réel. Alors, qui sont-ils?

Sortons maintenant de la vulgarisation et revenons dans le domaine du business avec un autre exemple que tout le monde comprendra: si je construis un tableau de bord (ou une carte stratégique) pour suivre ma trésorerie, je dispose d'indicateurs retardés pour regarder ce qu'il s'est passé le mois dernier et le délai moyen de paiement des clients; les indicateurs avancés me donnent ma trésorerie courante et les encours clients avec date prévue de paiement et à partir de cela je peux construire une planification de ma trésorerie pour la prochaine période. Cela ne me permettra cependant pas d'envisager l'impact d'une réduction du délai moyen de paiement sur ma trésorerie.

Pour conclure: je pense que les tableaux de bords statiques sont limités sans outils de simulation utilisant les mêmes indicateurs. La seule question que je me pose lorsqu'on me présent un tableau de bord, c'est "quelle décision puis-je prendre avec cela et comment évaluer l'impact de cette décision sur ces résultats?"
9. Jean Landry le 24/10/2008 23:34
Je crois que la différence fondamentale entre un indicateur avancé et un indicateur retardé (qu'on perçoit mieux avec les mots anglais en fait), est que le retardé se contente d'évalué la situation sur un critère qui n'est pas transcrit immédiatement dans l'action, ou dans le champ de réussite. Implicitement, il devient nécessaire de l'analyser de manière historique pour l'appréhender. Ainsi, le résultat net est retardé. Il faut décoder/expliquer une chaîne complexe avant de passer des causes opérationnelles à l'explication du niveau de l'indicateur.
Une part de marché est un indicateur avancé. Toutes les explications à son niveau sont transcrites directement dans l'action, au niveau opérationnel.

Pour reprendre l'exemple de la bascule, l'indicateur de poids est avancé, son analyse historique n'en fait pas à mon sens un indicateur retardé, mais une compilation d'expérience.
10. Patrick Jaulent le 25/10/2008 10:11
Il existe une autre catégorie d’indicateurs : l’indicateur coïncident (j’y ai fait référence dans un billet)

L’indice de confiance des consommateurs dont on parle en ce moment dans le cadre de la crise financière est un indicateur coïncident (ou contemporain) des dépenses réelles de consommation. Les dépenses réelles des consommateurs coïncident avec l’indice de confiance. Par contre la pertinence de cet indicateur est souvent diminuée par la date de sa publication.

La fréquence d’observation et le délai de publication déterminent également la pertinence d’un indicateur. Il ne faut cependant pas se faire d’illusions : il n’existe pas d’indicateur avancé ou de chaînes d’indicateurs (avancés – coïncident – retardés) sur lequel on peut se fier aveuglément.

Je me souviens (il y a longtemps déjà) d’un cours d’économie de Harvard ou le professeur a commencé par nous expliquer le célèbre baromètre de Harvard. Pour rester simple, ce baromètre peut se résumer ainsi : une augmentation du taux d'intérêt engendre un climat de pessimisme dans l'économie qui fait diminuer le cours des actions avec pour impact une réduction des investissements et donc à une récession. La récession produit une diminution des taux d'intérêt ce qui pousse les prix des actions à la hausse en générant la reprise de l'activité économique. Nous aurons boucler le cycle conjoncturel.

Vous noterez cependant que le baromètre de Harvard s'est révélé incapable de prévoir ou même d'enregistrer la Grande dépression des années trente ou la crise économique que nous vivons. Mais ne pas disposer de tels outils seraient sans doute pire (mon point de vue de scientifique)

Vous avez raison Jean, le problème n’est l’indicateur mais ce que l’on en fait car 4 prévisions sur 5 sont fausses.
11. FTH le 28/10/2008 15:10
Le seul indicateur qui vaille la peine à mes yeux : le nombre de SOURIRES et RIRES vus et entendus dans une journée en vie sur la planète Terre.
12. Michel Kergoat le 29/10/2008 10:55
Une petite remarque de voileux : si les instruments de mesure ne sont pas les bons, que dire des mesures ?

Ainsi, sauf votre respect, c'est la girouette qui indique la direction du vent, et un journal (de bord) n'indiquera la distance parcourue que si elle a été relevée sur le... loch ;-) à intervalles plus ou moins réguliers, puis consignée sur ledit journal. Encore que le loch indique la vitesse instantanée, et est assorti d'un compteur pour les modèles permanents, qui donnera la distance parcourue.

Sur les simulateurs de voilier, comme sur des bateaux genre classe "coupe América", les logiciels montrent d'autres indicateurs qui optimisent l'atteinte de l'objectif, à savoir la bouée suivante : l'indice de remontée au, ou de descente du, vent, savant amalgame mixant géographie (position du bateau, de la bouée), et indicateurs instantanés (vitesse fond, vitesse surface, cap relatif par rapport au vent, etc.), qui devraient être apparentés aux indicateurs avancés.

Enfin, la connaissance des nuages - forme, couleur, altitude si on ne peut les nommer directement - assortie de celle des structure des masses d'air et perturbations atmosphérique et d'un peu d'expérience permet de réussir au moins 4 prévisions sur 5 !-) et ainsi de décider si la navigation est possible ou pas, et éventuellement de choisir la route optimum.

Mais ça, ce n'est pas la météo des médias !-)

(Commentaire personnel indépendant de ma société mère)
13. Patrick Jaulent le 29/10/2008 11:30
Merci pour ce complément d'informations sur la navigation.
14. Patrick Jaulent le 30/10/2008 14:33

Revenons au tableau de bord de la voiture : la surveillance du niveau d'essence sans réponse adaptée du conducteur lorsque la jauge est presque vide, ne saurait empêcher la voiture de s’arrêter quand le réservoir sera vide.

Sur le bateau, le radar, de lui-même, ne saurait empêcher le bateau d’échouer. Un indicateur avancé est donc associé à une action d’un opérateur formé pour à cet effet.

De nombreux organismes (publics ou privés) utilisent des mécanismes d’incitations et de reconnaissance pour favoriser l’amélioration de leurs performances.

Les indicateurs avancés sont d’excellents outils pour mettre en œuvre ces mécanismes. Utilisés ainsi, les indicateurs avancés peuvent jouer un rôle dans la promotion et le suivi d’une culture basée sur l’amélioration permanente. L’indicateur avancé contribue ainsi à accroître l'engagement du personnel en favorisant la perception « d’équité » en augmentant la transparence du lien, entre l’action réalisée par l’opérateur et la reconnaissance qu’il reçoit.

C’est vrai, nous devons favoriser l’utilisation des indicateurs avancés… dans les mécanismes d’incitations.

Qu’en pensez-vous ?
15. Julien Delvat le 30/10/2008 16:07
Autant je suis d'accord avec le fait que ces indicateurs soient lies a la performance, autant je ne pense pas qu'ils soint toujours lies a la promotion. De fait, ils ne sont que des outils.

Par exemple, dans la grande distribution, un effort constant est fait pour ameliorer les tableaux avec des indicateurs comme le stock courant et les previsions de stock pour la semaine et le mois a suivre, dans le but de proposer des commandes aux responsables de rayon.

Ces tableaux de bord operationels ne permettent pas une reconnaissance directe du chef de rayon qui prend les commandes au bon moment, mais ils lui permettent de remplir d'autres objectifs comme ses performances de vente par exemple.
16. Patrick Jaulent le 31/10/2008 08:44
Vous avez raison d’écrire que la promotion n’est pas « toujours » reliée aux indicateurs avancés et plus précisément aux actions associées à ces derniers. Pour dire vrai, cette relation est très rare.

Comme vous le faites remarquer dans votre exemple sur la grande distribution, la promotion est essentiellement axée sur les résultats (performance de ventes). Ceci semble normal.

Mais… cette « bonne pratique » a des limites.

Prenons un exemple sur la sécurité, environnement,... L’objectif pour l’entreprise est d’avoir aucun incidents de ce type.

La promotion est serait donc liée au nombre d’incidents (dont on « parfois », la nature, la fréquence,…). Pas d’usine qui explose = une prime. Aucun accidents, décès = ?

Je pense cependant, que nous pourrions avoir une meilleure motivation, implication du personnel en reliant la promotion à des indicateurs avancés tels que :

- % de formation à la sécurité planifiée terminée
- # de suggestions pour améliorer la sécurité
- # d'audits de sécurité planifiés et achevés
- % de l'emploi avec les exigences définies selon les normes ISO 18000, ISO 14000,…
- % des emplois pour lesquels l'évaluation des risques est effectuée
- % de postes de travail inspectées en dehors des planifications prévues

Qu’en pensez-vous ?

Note : Dans ma société, (une très belle société). je suis évalué sur les résultats obtenus en termes de ventes réalsiées et aux actions que je mène. Ce blog, le forum du 2 décembre en font partie.
17. Stéphane Michaud le 03/11/2008 15:08
Définitivement, nous devons, quand cela n'est pas encore le cas, compléter nos lagging de leading indicators. Dans notre société, nous en sommes encore aux premisses de la BSC et de la mise en place de ces indicateurs prospectifs, suivant les 4 axes définis par Kaplan et Norton, financière, clients, processus et apprentissage organisationnel.

Je vous remercie pour ce blog qui me permet d'enrichir ma propre réflexion, d'idées pertinentes et d'expériences particulièrement intéressantes.

Néanmoins, je cherche aussi des formations et surtout des partages d'expérience sur la mise en place de la BSC et d'indicateurs avancés. Que me conseilleriez vous?
18. Patrick, Jaulent le 09/11/2008 09:36
Un dernier petit exemple..

L’équipe de football du Paris St Germain a battu l’équipe de Marseille sur son terrain par un score de 4 buts à 2.

Cette information peut-elle être utilisée par l’entraîneur du Paris St Germain pour prédire la performance du prochain match de Paris (pour ceux qui suivent de près les résultats Paris St Germain à perdu au Parc des Princes) ?

Pas franchement. Ce score appartient au passé. Par contre, apprendre que dans l’équipe du prochain adversaire du Paris St Germain le meilleur joueur est blessé est une information qui peut influencer le résultat du prochain match.

Pour le CEO d’une entreprise la performance financière obtenue lors du dernier trimestre est équivalente au résultat du match de Paris St Germain à Marseille. Elle appartient au passé et ne peut pas franchement aidé le CEO à prédire les prochains résultats. Par contre apprendre que l’un des ses concurrents proposera très prochainement sur le marché un nouveau produit peut l’aider à prédire la performance de l’entreprise et à prendre les décisions.
19. Patrick, Jaulent le 09/11/2008 09:58
La métaphore de mon précédent billet est une adaptation personelle d’un exemple issu d’un article de 1978 du Wall Street Journal news story on the "lagging indicators."
20. stuart bank le 12/11/2008 18:02
retardé ou non, un indicateur est tiré de notre expérience, de notre analyse et de notre compréhension du passé donc de tous les indicateurs retardés qui le compose et qui nous paraissent pertinents pour forger des convictions dans notre vision du réél; mais il ne forge que des croyances... l'indicateur du bon sens permet d'appréhender un système simple; mais uniquement au sens où nous le comprenons ou pensons le comprendre (le feu brule, donc je l'évite). reprenons un instant l'excellente illustration de la victoire du Paris St Germain devant Marseille; imaginons maintenant l'impossible, que mes données, parfaitement fiables, disent que depuis 1904 (année de création du PSG) le Paris St Germain a toujours gagné LE match qui suivait une victoire à Marseille... même à 9 joueurs, et sans gardien dans les buts :) ha...
mais alors, quelle conclusion en tirer ?
que PSG gagnera, peut être pas, mais que nos avis et conclusions sont faits de croyances; qu'un indicateur nous est propre, qu'il n'est qu'une représentation de "l'effet des causes". que nous le partagions ou pas, il fonde notre raisonnement; qui peut être vrai, ou qui peut être faux. ça restera donc une hypothèse.
21. stuart bank le 13/11/2008 01:01
le raisonnement a été évidemment poussé pour illustration; mais imaginons un système plus complexe qu'une partie de foot, en admettant qu'un match puisse représenter le "système"; à étudier (par l’entraîneur, les joueurs, pourquoi pas); footballeurs (acteurs, plus ou moins rationnels), règles de jeux (lois, réglementations), informations disponible, etc. (ce système évolue pendant 90 mn - hors prolongations!); autre système, autre match (qui ne finit jamais :): prenons l'économie mondiale, au hasard; alors une question "raisonnable": quels sont les déterminants de mon investissement pour les 12 prochains mois ?
pour simplifier la tache et être agréable, autorisons une hypothèse (elle est donc validée): les agences de ratings font correctement leur travail.
22. Matthieu BUCHOUD le 13/11/2008 14:32
Bonjour,

Pour répondre à votre message sur les indicateurs utilisés pour la prise de décision, il est tout à fait évident que les indicateurs financiers sont faciles à obtenir mais peu pertinents car obtenus à postériori. Il est un type d'indicateur tout à fait essentiel qu'à mon avis toute entreprise devrait prendre en compte:
- La satisfaction client
En effet, en mettant en place des enquêtes d'attentes et de satisfaction des clients sur un certain nombre de points clefs, on peut mesurer quasiment en temps réel la portée de la stratégie de l'entreprise qui, ne l'oublions pas doit être prioritairement orientée vers le client.
En hiérarchisant les attentes des clients et en vérifiant régulièrement les performances de l'entreprise sur ces quelques indicateurs, on s'assure ainsi à court terme le maintien de ces avantages concurentiels et à moyen long terme la croissance du CA.
Le problème est que l'on voit encore un certain nombre d'entreprises (surtout petites et moyennes), tournées sur elles mêmes, qui regardent vers "l'intérieur" au lieu de s'occuper de ce qui se passe à "l'extérieur".

j'aimerais beaucoup avoir votre avis sur la question

Cordialement
Matthieu BUCHOUD
23. Patrick Jaulent le 14/11/2008 10:20
Dans une stratégie de croissance, les indicateurs avancés de satisfaction et fidélisation client contribuent à la performance future de l'entreprise, illustrée par des indicateurs retardés tels que croissance des revenus, part de marché..

La satisfaction du client peut être motivée par la qualité des produits, les délais de livraison, le temps de réponse d’un call center…

Chacun de ces critères possèdent également ses « drivers » de performance. Par exemple la qualité du produit est fonction de la qualité de la conception, elle-même fonction de la qualité des matériaux, de celle des fournisseurs…

Tout ceci pour vous dire, OUI la satisfaction du client est un indicateur avancé que toute entreprise devrait suivre. Attention cependant de ne pas se trouver dans la situation de « peller l’oignon ». Une tranche (un critère) peut en cacher une autre. Quand s’arrêter ?

Le concept d’indicateurs avancés est assez simple à comprendre. Sa construction est une science et un art.
24. ablundo le 13/12/2008 09:35
Bonjour, L'entreprise n'est pas le seul utilisateur des indicateurs de la performance et du management. L'état devient un gros consommateur de cet outil et particulièrement dans le domaine de l'éducation. Ce qui ne va pas de soi sur bien des problématiques.
Je suis fortement intéressé par votre travail. Je souhaite faire une étude comparative des méthodes.
Pourriez-vous me contacter par mail ?
25. Marc Ferrié le 29/12/2008 11:11
Je vais poursuivre la lecture de commentaires aussi pertinents les uns que les autres.
Dans la référence à la conduite d'un navire à voile, je trouve effectivement beaucoup d'intéret pour ce sujet qui devrait nous rappeler les méthodes paralelles, la necessité et l'usage rigoureux de "L'Estime"...
Dans ce même référentiel, j'ai souvent entendu dire, "qu'il ne servait à rien de prendre un cap et de suivre celui ci, si l'on ne savait pas d'ou l'on partait..."
Enfin, pour ma part, j'ai toujours remarqué combien, (quelque soit, le tableau de bord, l'indicateur réel ou "compensé", ou l'instrument...) le "Livre de bord" rester essentiel ...
26. Marc Ferrié le 29/12/2008 11:12
... Merci de corriger !... "pouvait rester essentiel"
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