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Depuis quelques jours je reçois de nombreux messages me demandant mon avis sur la « construction d’une stratégie personnelle pour survivre » : très certainement l’effet du livre « objectif performance »
Avant de répondre, permettez-moi de vous dire que je n’ai pas de lapin blanc dans mon chapeau. Certes je n’ai pas de recette miracle, mais je peux vous faire part de quelques expériences et conseils.


Il y a quelques mois, j’ai eu le privilège de travailler avec une personne qui a développé ce que j’appelle la « résilience personnelle ». Cette personne qui occupe des fonctions importantes dans un groupe international m’a décrit, au cours d’un repas sandwich, (ce sont les plus profitables pour se lâcher) le début de sa vie en Cisjordanie. A 14 ans, son père mourrait le laissant comme soutien de famille puisqu’il était l’aîné. Il fit ainsi une multitude de petits boulots pour faire vivre sa famille et se former. A l’âge de 20 ans il gagna une bourse pour une école américaine. Après ses études il entra dans ce Groupe International à un poste modeste. Son travail acharné a été récompensé par une promotion et la possibilité de suivre un MBA dans une prestigieuse université. Aujourd’hui, il fait partie du comité de direction.
Il m’a décrit comment les leçons du début de sa vie l’ont rendu plus fort, plus vigilant et déterminé à faire de sa vie un succès quels que soient les menaces ou les changements perturbateurs. Avez-vous vu le film « Il faut sauver le soldat Ryan ». Vous souvenez-vous de la scène finale où le soldat Ryan vieillissant demande s’il a été « bien » dans sa vie pour tenir la promesse faite au lieutenant Miller (alias Tom Hanks) avant de mourir. La crise pourrait contraindre le Groupe à se restructurer avec éventuellement comme impact la perte de son emploi. Je suis certain que cette personne pourrait y faire face et sans doute, encore plus prospérer. Pourquoi ?
Parce que la vie lui a appris à être résilient.
La résilience individuelle est la capacité à 'adapter face à l'adversité, aux traumatismes, à la tragédie, aux menaces, à la pression du travail, aux problèmes de santé, familiaux relationnels, etc.
Le chemin vers la résilience personnelle est long et difficile aussi vais-je vous proposer quelques conseils à la volée pour vous mettre sur le chemin :
• Acceptez l’aide de votre famille, de vos amis, de vos collègues et aider les autres lorsqu’ils en ont besoin ;
• Arrêtez de croire que vous n’avez pas d’importance dans cette société. Pour ce faire développer une vision positive et ayez confiance en vos forces et capacités.
• N'oubliez pas que certaines crises sont indépendantes de votre volonté. Vous ne pouvez pas changer les événements, mais vous pouvez changer votre façon d'interpréter et de réagir. Essayez de l'accepter et d’aller de l'avant.
• Acceptez que les changements fassent partie de la vie entrainant une nécessaire adaptation
• Définissez des objectifs réalistes et utiliser la tactique des petits pas pour leur réalisation en vous demandant « Quelle est la chose que je peux faire aujourd'hui ? ». Pour ce faire concentrez-vous en priorité sur les « petits cailloux et non les gros »
• Soyez décisif. Traiter autant de problèmes que vous pouvez au lieu de les éviter en espérant qu'ils vont disparaître.
• Visualisez ce que vous voulez, plutôt que de s'inquiéter de ce que vous craignez.
• Prenez soin de vous. Cela vous donnera la force et l'équilibre pour faire face à des situations difficiles.
• Riez - apprenez à rire. Cinq minutes de rire par jour ajoutent facilement cinq années à votre vie.
• Créez un économiseur d'écran en écrivant par exemple : « Ceci aussi passera »
• Arrêter de lire certains journaux et de regarder certains médias qui ne parlent que de pertes d’emplois
• Arrêtez de perdre votre temps sur des choses pour lesquelles vous n’avez pas les leviers d’action cela vous permettra de consacrer plus de temps à des choses utiles
• Etc.

Combien serez-vous à écrire sur votre économiseur d’écran un texte positif ?
Et si nous commencions…

Tags : résilience
Rédigé par Patrick JAULENT le Mardi 7 Juin 2011 à 12:45

Commentaires

1.Posté par Ngondara le 26/08/2011 10:49 (depuis mobile)
Merci beaucoup sur cette mise au point sur la résilience, mot d'abord utilisé dans le domaine de la physique des matériaux puis transposé dans celui de la psychologie.
Le parcours de votre ami lui a appris à survivre puis à vivre...
Mais tout le monde n'a pas eu autant d'expérience pour pouvoir mettre à contribution ses propres capacités d'adaptation.
La clef du succès est de travailler sur soi pour ne pas hypertrophier son égo mais au contraire de s'ouvrir aux autres. Le règne du champion individualiste est terminé. Les succès et la solution aux échecs passe par une coopération.
Merci pour ces conseils.

2.Posté par Patrick Jaulent le 27/08/2011 13:37
Merci pour votre commentaire.

J'ai souhaité proposer quelques conseils en cette période difficile.

3.Posté par Moustapha le 28/08/2011 01:14
Merci pour ces conseils effectivement utiles en cette période d'incertitude et de turbulences.
Je viens de découvrir votre blog par le biais de viadeo. Sincèrement, les sujets que vous y développez sont d'un grand intéret pour moi.
Merci pour ce temps que vous consacrez à partager ces idées avec nous.
Bien cordialement.

4.Posté par Patrick Jaulent le 28/08/2011 10:52
Merci Moustapha. Cela m'enourage à poursuivre.

5.Posté par Brigitte le 28/08/2011 18:06
Bonjour, comment pensez-vous que l'on devient un tuteur de résilience ? Et quelle définition donneriez-vous à cette notion ?
"C'est à la culture de souffler sur les braises de la résilience. Toutes les cultures ont inventé des rites d'initiation qui aident au changement, invitent à l'autonomie" (Cyrulnik)

6.Posté par Patrick Jaulent le 28/08/2011 20:27
Excellente question Brigitte.

La clé pour survivre à des événements comme Furichima, l’effondrement de Wall Street, le chômage, le décès d’une personne chère est la "résilience humaine".

Je soutiens que la résilience humaine peut être considérée comme un trait de personnalité. Une personne, une organisation, et même une communauté peut apprendre à développer une «culture de la résilience» qui se manifeste comme une forme «d''immunité psychologique», ou la capacité de rebondir suite aux effets indésirables de l''adversité.

Vous avez raison Brigitte, le mentorat (tuteur) conduit à développer la résilience humaine. De même, l’utilisation des derniers résultats des neurosciences permet de concevoir des formations de base pour gérer le stress du personnel en développant, par exemple, « l’armure psychologique» (dernière avancée dans la façon de gérer le stress)

J’ai ainsi observé que les organisations résilientes étaient innovantes dans les moments d’adversité. Ainsi, il n’est pas rare que dans mes actions de conseil en stratégie je propose de développer la résilience des organisations en investissant par exemple :

- Dans les bases clients : l’industrie du voyage a subit une diminution spectaculaire de la demande. American Express Services Voyage en envoyé un cadeau (iPod, caméra vidéo numérique,..) à tous ses clients fidèles pour leur dire « merci ».

- La formation des managers. Les managers résilients aident à instaurer la confiance et la ténacité aux autres membres de l’organisation. Les managers résilients sont des catalyseurs !

Ainsi, la culture de la résilience organisationnelle est construite en grande partie sur un type particulier de leadership, ce que nous appelons «le leadership résilient ».

J’aurai l’occasion lors d’un prochain article de développer comment on devient ce type de leadership : ce tuteur selon votre expression.

7.Posté par Patrick Jaulent le 29/08/2011 09:03
Comment devient-on un tuteur résilient ?

En développant ce que l’on appelle le concept « auto-efficacité ». L’auto-efficacité peut être considérée comme la capacité d’être un catalyseur. On devient un catalyseur en choisissant, par exemple, de poursuivre l’action là ou d’autres laissent tomber, en étant optimiste, en comprenant que les personnes prospèrent dans la réussite, etc.

Prospérer dans la réussite signifie que le catalyseur (le tuteur) devra mettre en place un processus de rapprochement de la réussite composé de tâches de difficulté croissante dans une complexité globale, intégrer des nouveaux dans un groupe porteur de succès. Car nous le savons, les personnes apprennent en observant les autres.

Dans les actions de conseil que je réalise, j’essaie d’avoir à l’esprit de tels concepts, surtout lorsque l’environnement est incertain.
Etc.

8.Posté par Brigitte le 29/08/2011 09:54
Je ne suis pas d'accord avec cet allant de soi que vous posez : "car nous le savons, les personnes apprennent en observant les autres". C'est revenir à une "pédagogie" de l'imitation, D'autres moyens existent, ou d'autres procédures, l'imitation peut rester un moyen privilégié lorsqu'elle seule permet de réduire l'incertitude quant à une valeur de la conduite. L'imitation peut apparaître comme l'un des moyens de résolution au sein d'un réseau pluri-processus. On peut faire un pas vers la notion d'imitation-modélisation interactive mais il est nécessaire que tout individu dans un processus d'apprentissage soit dans une démarche d'appropriation, à savoir qu'il fasse sien les significations qui l'entourent dans un mouvement dialectique de l’inter-psychique vers l'intra-psychique. Le sens attribué par la personne est la base de l'activité. Quant à la perception d'auto-efficacité elle s'ancre dans l'apprentissage vicariant développé par A. Bandura que je complèterai par la notion auto-détermination (Sands et Wehmeyer) qui est définit comme étant les habiletés et attitudes requises chez une personne lui permettant d'agir directement sur sa vie en effectuant librement des choix non influencés par des agents externes indus (4 caractéristiques : la personne agit de manière autonome, le comportement est autorégulé, la personne agit avec "empowerment" psychologique, la personne agit de manière autoréalisé). L'environnement à penser est riche en création d'opportunités vers l'autodétermination avec un rôle d'accompagnement adapté pour que l'étayage ne devienne pas un contre-étayage mais permettent aux personnes de devenir des individus créatifs.

9.Posté par Patrick Jaulent le 29/08/2011 10:20
Dans mon esprit les « personnes apprennent tout en observant les autres » signifie qu’appartenir à des groupes de succès, ou d’élite peut créer une prophétie auto-réalisatrice. Collèges d’élite et communauté professionnelle prospèrent sur ce principe. C’est d’une certaine manière ce que nous faisons en échangeons.

Le sujet de mon exposé ci-dessus n''est pas vraiment sur la résilience individuelle, mais plutôt sur la façon de créer un cadre global de «culture» de la résilience au sein de l''organisation (de l''ambiance qui est corrélée avec une capacité, à tous les niveaux de l''organisation, pour fonctionner efficacement au milieu adversité).

10.Posté par Brigitte le 29/08/2011 12:52
Le départ de ce post était bien sur la résilience "personnelle" ? J'ai l'impression en vous lisant que cette personne par les évènements rencontrés est devenu résilient mais il n'y a pas présence identifiée d'un tuteur de résilience. Dans votre dernier post, si j'ai bien compris, c'est d'abord la création d'un cadre global, d'un dispositif de culture de la résilience qui va favoriser la résilience individualisée de chaque personne naviguant dans ce cadre ? Qui installe le dispositif ?

Par ailleurs, appartenir à des groupes de succès et de compétition peut aussi bien créer un processus vers l'auto-réalisation comme vers l'auto-élimination... Non ?

11.Posté par Patrick Jaulent le 29/08/2011 13:12
Effectivement, notre résilience est liée à l'environnement au cadre dans lequel nous évoluons. C'est le "leadership résilient" (tuteur) qui installe ce cadre.

Vous avez raison, les groupes peuvent créer un processus d'auto-réalisation ou d'auto-destruction, d'où l'importance de bien concevoir le cadre. Aux USA il excite des formations pour aider à concevoir un tel cadre. Je ne sais pas si de telles formations excitent en France.

Ces formations sont apparues après la première guerre du Golfe, ou nous avons vu la puissance de la résilience humaine transformer une nation brisée (le Koweït) en une puissance économique de tout premier plan.

12.Posté par Marie le 27/09/2011 14:04
Fait : J'ai mis ma petite phrase sur mon écran de veille !

Merci pour cet éclairage sur la résilience qui reste pour moi instinctive...
ça me permet de poser des mots sur un fonctionnement.

Marie, toujours fan de Kaplan & Norton.

13.Posté par Patrick Jaulent le 28/09/2011 07:37
Merci à vous Marie.

14.Posté par Jennifer le 29/06/2016 20:35 (depuis mobile)
Appaisé les souvenirs douloureux et rebondire!!! Merci Monsieur Patrick Jaulent pour tout ce que vous faites. Ça fait 1 mois aujourd''hui que Maman nous a quitté je n ai pas oublié que vous m avez dit que c est une "privilègiée". Je veux vous relire 😉

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Dr Patrick JAULENT



Patrick Jaulent a plus de 25 ans d'expérience en Performance des organisation publiques et privées.


Ancien consultant, professeur.


Plus de 80 projets en pilotage de la performance réalisé.


C'est un Expert en Définition & Exécution stratégique, Tableaux de bord & Indicateurs de performance


Auteurs de plusieurs ouvrages sur ces sujets (Piloter vos performances, édition AFNOR - Méthodes de Gestion comment les intégrer Editions d'organisation - Les leviers de la performance Editions Riscus) et Objectif performance (éditions AFNOR)



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