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Invité le 12 juin 2005, à une remise de diplômes à Stanford University en tant qu’ancien étudiant. J’avais l’espoir de rencontrer Steve Jobs (S.J). Après son discours d’ouverture, dont vous trouverez dans un précédent post les points qui me marquèrent, j’ai eu l’honneur d’échanger pendant quelques heures avec lui. Voici quelques anecdotes que j’espère ne pas avoir trop transformées compte tenu du temps passé.


Mon échange avec Steve Jobs, de quoi avons-nous parlé ?
S.J : Que pensez-vous du « design » du Mac. Nous n'avons pas conçu le Mac pour nos futurs clients. Nous l'avons construit pour nous-mêmes. C’est d’ailleurs pour cela que nous n’écoutons pas nos clients. Chez Apple, nous devons identifier les attentes les plus folles de nos clients au lieu de nous concentrer sur le plus petit dénominateur commun permettant de satisfaire tout le monde. Chez Apple, il n’y a pas d’enquête clients !

Moi : Ne prenez-vous pas de risques en vous concentrant uniquement sur les attentes les plus folles de vos clients ?

S.J Notre stratégie chez Apple n'est pas la réduction des coûts mais l’innovation pour sortir des difficultés de la vie courante. Si nous sommes obsédés par le client, l’innovation sera étouffée.

Moi : Une course effrénée vers l’innovation ne risque-t-elle pas de mettre en péril financièrement l’entreprise ?

S.J Devinez quel est le montant des dettes d’Apple ? Nous n’avons pas un (1) dollar de dette !


Quel souvenir je garde de cette rencontre ?
De notre rencontre je garde en souvenir celle d’un homme qui n’hésite pas à parler en public de sa famille et de la femme qu’il aime. Je ne me souviens pas d’un autre PDG ayant tenu de tels propos lors d’un discours officiel. Je garde l’image d’un homme qui va à l’encontre du fonctionnement de notre société et de ce que l’on peut lire dans les livres de management. Mes propres idées sur le mangement, la diffusion de l’information, la sécurité et d’autres, furent bouleversées (cf. mon livre « Objectif performance »). Prenons le cas de la sécurité. Steve Jobs ne favorise pas les réunions entre les employés pour des raisons de sécurité (pas de réunion = pas de fuite !)


Quelle image je garde de lui ?
Steve Jobs est un leader visionnaire qui inspire par va vision personnelle sans grand souci de consensus (ses colères au sein de la vallée sont légendaires !). Que dirons-nous au sujet du Jobsism au prochain millénaire ? Nous dirons très certainement qu’un leader hors du commun a permis grâce à la science et la technologie de connecter les personnes entre-elles. Nous réfléchirons sans doute sur sa capacité à développer des marchés et des modes de vie grâce à l’innovation. Mais ce que je garde de Steve Jobs c’est sa citation lors du discours d’ouverture du 12 juin 2005 à Stanford qui disait quelque chose comme cela « Si aujourd’hui était le dernier de votre vie, auriez vous envie de faire ce que vous faites ? ». Il m’arrive parfois de repenser à cette citation le matin devant la glace et chaque fois la réponse et non. Je garde enfin ses mots de conclusion de notre échange : « Stay hungry, stay foolish » (et son mail).


En quoi son départ peut-il affecter Apple, selon moi ?
Je ne pense pas que le départ de Steve Jobs affecte considérablement Apple. Steve Jobs est en semi-retraité puisqu’il va prendre le poste de Président du Conseil d’administration d’Apple. Et quand on sait que ses paroles sont la « loi », il n’en faut pas plus pour être rassuré sur l’impact de sa décision de rentrer à la maison auprès de sa famille.


Tim Cook a-t-il le charisme et les épaules pour remplacer Steve Jobs ?
Jobs a annoncé hier qu'il quittera ses fonctions de PDG, en effectuant une transition en douceur vers Tim Cook et un autre collaborateur. Le plus important pour Tim Cook est de ne pas essayer de devenir Steve Jobs mais plutôt de s’appuyer sur le management intermédiaire pour continuer à faire vivre la flamme. Tim Cook donnera à la pomme un peu de son goût.
Tags : apple steve jobs
Rédigé par Patrick JAULENT le Samedi 27 Août 2011 à 15:30

En ce jour d’annonce de la démission de Steve Jobs de Apple, je ne peux m’empêcher de penser au discours de juin 2005 à Stanford, où j’ai pu échanger quelques mots avec un visionnaire hors du commun. Permettez-moi de vous présenter un extrait que j’ai utilisé comme introduction du livre « Objectif performance ».


« Restez affamés et stupides ! »
Steve Jobs, Stanford juin 2005

Le 12 juin 2005, le mythique patron de la firme Apple intervient devant les étudiants de l'Université de Stanford lors de la séance de remise de leur diplôme. Il ne leur délivre pas un grand discours mais trois messages au travers les trois histoires qui ont marqué toute sa vie et construit sa réussite.

- Donner du sens : « Vous ne pouvez pas relier des événements à l'avance, vous ne le pouvez qu'en regardant en arrière »

Steve Jobs raconte pourquoi il n’a pas poursuivi ses études à l’université, comment il en est venu à suivre des cours de calligraphie qui n’avaient alors pas le moindre espoir d’utilité pratique pour sa vie et comment dix ans plus tard, quand il conçut le premier Macintosh, tout cela lui est revenu. Toutes ses connaissances calligraphiques acquises furent intégrées dans le Mac. C’était le premier ordinateur doté d’une typographie élégante.
Il lui aurait été impossible de faire le lien entre ces choses à priori, à l’époque du collège. Mais cela était devenu très clair à posteriori, dix ans plus tard. Pour lui, l’essentiel est de croire en quelque chose de grand et croire que les événements du présent auront un sens, contribue à la confiance même lorsque l’on s’écarte du chemin sûr, c’est là que situe la différence.

- La passion et l’échec : « La seule façon de faire du bon travail est d'aimer ce que l'on fait »

Licencié de l’entreprise qu’il avait créée, Steve Jobs explique que c’était la meilleure chose qui pouvait lui être arrivée ! Le sentiment d’échec passé, il se rendit compte qu’il continuait d’aimer ce qu’il faisait et qu’il devait tout recommencer. Cette liberté lui permit d’entrer dans la période la plus créative de sa vie, il fonda NeXT et Pixar. La suite : Pixar est aujourd’hui le studio d’animation le plus puissant au monde, Apple racheta NeXT et sa technologie fut au cœur de la renaissance d’Apple, Steve Jobs retourna chez Apple.

- La mort : « Si ce jour était le dernier jour de ma vie, est-ce que je voudrais faire ce que j'ai prévu de faire aujourd'hui ? »

Steve jobs relate cette citation qu’il avait lue à l’âge de 17 ans et qui avait constamment guidée sa vie. A chaque fois que la réponse était « non » trop de jours d’affilée, il savait qu’il fallait qu’il change quelque chose.
Pour lui, ne pas oublier que l’on va mourir est le meilleur moyen d’éviter le piège de penser que l’on a quelque chose à perdre. Il va même jusqu’à dire « la Mort est sans doute la plus belle invention de la Vie car elle est l’agent du changement pour la Vie ». Un an auparavant, il apprenait qu'il avait un cancer du pancréas et qu'il n'avait plus que quelques mois à vivre. Il s'est avéré qu'il avait une des rares formes de ce cancer susceptibles d'être traitées.
Après avoir rappelé que le temps est compté et qu’il ne faut pas le gaspiller à vivre la vie d’autrui, qu’il ne faut pas rester prisonnier du résultat des pensées des autres, il termine son intervention en demandant aux étudiants de rester « affamés et stupides ! »

Cette intervention n’a pas vieilli, son propos reste plus que jamais d’actualité : l’innovation est souvent le fruit du mélange de la curiosité et de la folie.
Tags : apple steve jobs
Rédigé par Patrick JAULENT le Jeudi 25 Août 2011 à 08:29

Un lecteur de mon livre « objectif performance » m’a interpellé sur la notion de concurrence ce qui m’a donné l’idée de ce post, entre deux baignades cet été.


Depuis notre plus tendre enfance nous vivons dans une société compétitive. Ainsi, nous commençons notre vie en étant en « concurrence » avec nos frères et sœurs, avec d’autres enfants dans le sport, avec d’autres étudiants lors de l’admission dans les meilleures universités, pour obtenir le meilleur emploi, etc. C’est d’ailleurs dans notre vie professionnelle que la concurrence trouve son apogée car nous devons, par exemple, surpasser nos collègues afin d’être promus plus rapidement qu’eux.

Et si la concurrence n’était plus la clef la plus importante pour réussir ?

Il ne s’agit pas d’une simple question philosophique sous mon parasol. Le monde a changé : les pays et les hommes qui les composent sont tellement interconnectés que les notions traditionnelles de ce qu’il faut faire pour « gagner » ne s’appliquent plus. Prenez le cas de l’Allemagne et la France. Nous sommes en concurrence dans de nombreux domaines comme celui des trains grande vitesse (ICE allemand et TGV français) mais nous avons besoin l’un de l’autre pour réussir et prospérer. Bien sûr il va de grandes différences dans les valeurs et la gouvernance des deux pays - et donc une vraie concurrence de l'idéologie et leur influence. Mais au niveau économique, la concurrence est beaucoup plus nuancée et même en sourdine.


Cette situation se retrouve dans de nombreux secteurs où les concurrents sont également des partenaires tels que l’industrie pharmaceutique, les sociétés de services financiers via la co-gestion des risques, l’automobile, l’informatique, l’industrie de l’habillement via des fournisseurs communs. Ces différents secteurs en concurrence font d’ailleurs pression ensemble, pour imposer un cadre réglementaire et une politique qui leur soient favorables.


Cette érosion de la concurrence se retrouve au sein même des organisations devenues de plus en plus globale et dépendante des processus transversaux. Le travail en équipe pluridisciplinaire est la clef de la réussite, car les organisations ne peuvent être efficaces et efficientes que si elles partagent les informations, travaillent ensemble pour résoudre un problème, au lieu de rivaliser entre-elles.


Pour la plupart d'entre nous, la compétition est instinctive, et dans de nombreux cas, nous avons été conditionnés pour être compétiteur. Je constate cependant, que le monde devenant plus complexe, apprendre à ne pas se concurrencer pourrait devenir la clé pour gagner. Mais travailler ensemble suppose d’avoir confiance. N’est-ce pas dans le développement de la confiance que se trouve la clef de la réussite future.

Qu’en pensez-vous ?
Tags : concurrence
Rédigé par Patrick JAULENT le Mardi 16 Août 2011 à 11:32


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Dr Patrick JAULENT



Patrick Jaulent a plus de 25 ans d'expérience en Performance des organisation publiques et privées.


Ancien consultant, professeur.


Plus de 80 projets en pilotage de la performance réalisé.


C'est un Expert en Définition & Exécution stratégique, Tableaux de bord & Indicateurs de performance


Auteurs de plusieurs ouvrages sur ces sujets (Piloter vos performances, édition AFNOR - Méthodes de Gestion comment les intégrer Editions d'organisation - Les leviers de la performance Editions Riscus) et Objectif performance (éditions AFNOR)



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